dimanche 9 février 2014

Les work songs


Les musiques nées aux Etats-Unis

Elles sont nombreuses et ont eu une influence déterminante sur la plupart des musiques actuelles.
On peut distinguer la musique noire américaines et la musique blanche (d’influence européenne), et constater que leur métissage a donnée naissance à de nombreux styles et variantes tout au long du XX° siècle.


La musique noire américaine est l’héritage de l’esclavage. (Chants d’esclaves). Forme question/réponse (soliste/chœurs: chant responsorial). Exemple Kan ha diskan (auditions « Les moutons » et "Lambé an dro" par Matmatah).

Audition: working song

1. Worksong (Dan Reeder)
3. Longjohn (by a chained gang)
4. Rosie (Negro prison work song)
5. Tough work (VW pub)
6.Chant de travail, extrait de la série " Racines / Roots "
7.Chant de travail en Afrique (Burkina Faso)
Les work songs
Nées du travail des esclaves, ces chansons « a capella » sont rythmées par la pioche, l’outil de travail en général ou par des claquements de mains.
Un chanteur principal lance une phrase, de manière répétitive, selon les traditions orales ancestrales africaines, qui est reprise par un chœur.
Le thème de ces chants est le plus souvent lié au travail et aux conditions de vie déplorables des esclaves, notamment ceux des plantations. On retrouve les work songs également dans le cadre du travail des prisonniers et des bagnards.

Extrait vidéo : « O’Brother » : scène des travailleurs de la voie ferrée. (mauvaise qualité de l'image)


Emission d'ARTE "Des chaînes en fer aux chaînes en or"

L'esclavage, des work songs au gospel

Version instrumentale de Lambé an dro de Matmatah

En complément...
comme nous l'avons vu et écouté, ce genre de chant de travail existe partout à travers le monde.
Deux exemples supplémentaires de chants de bateliers chinois:

La nouvelle chanson de l'atelier chant est arrivée!!

La nouvelle chanson de l'atelier chant est désormais en ligne!

Your Song (Ellie Goulding):
interprété par Camille (Collège Ste Marie de Guilers en classe de 4ème).



Le JIANPU, notation musicale chinoise

简谱
 
Jianpu signifie "notation simplifiée" en mandarin.
En effet, les chinois utilisent un chiffrage numérique lorsqu'on utilise des notes pour nos partitions en occident.

Notes de musique:

Les nombres de 1 à 7 représentent les notes musicales. Ils correspondent à la gamme majeure diatonique. Par exemple, en do majeur, la relation entre le solfège et la notation jianpu est :

Solfège :  do  ré  mi  fa  sol la  si
Notation : 1    2    3   4   5    6   7
Le 0 représente un silence.

Durée des notes

Un chiffre seul correspond à une noire. Les traits suivant la note la prolongent.
1      noire
1-     blanche
1--    blanche pointée
1---   ronde
1----- ronde pointée

et ainsi de suite, pour le rythme, les ornementations...




Piano pour enfant avec numérotation en jianpu
 
Chanson "Amazing grace"
notée en jianpu, puis en notation occidentale:
 
File:AmazingGraceNumberedMusicalNotation.pngFile:AmazingGraceFamiliarStyle.png

Opéra chinois: le roi singe

La légende populaire du « Roi Singe » relate les aventures d’un moine bouddhiste et de ses disciples animaux, le singe Sun Wukong et le cochon Zhu Bajie, partis jusqu’en Inde à la recherche de textes sacrés.

C’est une épopée fantastique que retrace ce spectacle où se mêlent musique, danse, théâtre et acrobaties.
Le rôle du singe exige de l’acteur une imitation réaliste des gesticulations simiesques ainsi qu’un jeu expressif qui traduise la vivacité des sentiments animaux.



L’Opéra chinois

Ce terme peut être un peu trompeur tant dans la Chine traditionnelle, opéra et théâtre se confondaient. À l’origine, les représentations d’opéra étaient données dans la cour des temples. C’est un mode d’expression complet où se mélangent l’art des conteurs, la danse, l’acrobatie, et bien sûr le chant et la musique. Autrefois, comme beaucoup de Chinois étaient analphabètes, l’opéra permettait de transmettre oralement l’histoire chinoise. Comme l'affirme un dicton, découvrir l'opéra (reflet de toute la culture chinoise) permet de « se faire une idée de la panthère à travers un de ses poils »!

Chaque « acteur-danseur-chanteur-acrobate », à force de travail acharné, déploie un jeu d'une incroyable perfection. La formation est très difficile : les enfants, choisis pour leurs qualités physiques et vocales, commencent souvent l’entraînement dans des écoles spéciales à partir de huit ans, à raison de huit heures par jour. Dans l’ancien temps, les troupes étaient itinérantes et volaient des enfants ou les achetaient à des parents très pauvres pour en faire des apprentis acteurs quasiment esclaves. On dit souvent que pour apparaître dix secondes sur scène, il faut dix années de répétition dans les coulisses. Le public chinois est très exigeant : il attend les moments périlleux pour critiquer ou apprécier en commentant bruyamment.

Les rôles des comédiens sont divisés en 4 groupes : sheng, dan, jing et chou. Les sheng sont des rôles d'homme où l’on distingue les vieillards, les jeunes premiers et les guerriers. Les dan sont des rôles féminins ; autrefois, ils étaient joués par des hommes. On différencie les femmes vertueuses, les coquettes, les intrépides qui peuvent donner de bons coups de pied et les vieilles femmes. Les jing, dont le nom signifie "visage peint", sont très impressionnants : ce sont des personnages qui peuvent être des bandits, des généraux ou des juges, dont le caractère est peint sur le visage. Les chou (prononcer "tchau") sont les clowns : ils peuvent aussi bien être bons, intelligents que méchants ou sots.
      Maquillage du roi singe

Traditionnellement, il n’y a pas de décor sur scène ; les maquillages et les costumes jouent un rôle très important. La peinture du visage a remplacé les masques et met en évidence le caractère des personnages. On utilise surtout de la poudre blanche, du fard rouge et du noir. Le rouge correspond par exemple à la loyauté et à la raison, c’est la couleur des héros, alors que le blanc est signe de ruse, de caractère complexe. Pour « les visages peints », on utilise aussi d’autres couleurs. 
      Les manches flottantes

Les costumes sont brodés et colorés ; on y ajoute de longues manches blanches flottantes avec lesquelles l’acteur joue, par exemple pour indiquer aux musiciens qu’il va commencer à chanter. Le mime est très important : par exemple si un personnage doit ouvrir une porte, il mime le passage à travers une porte inexistante. Le jeu des yeux, du visage, les mouvements des bras(repris de l’art des marionnettes), la démarche, la manière d’entrer sur scène, la manière de rire, sont codifiés d’une manière très précise. 

En occident, à chaque opéra correspond une musique qui a été écrite spécialement par un compositeur ; en Chine, la musique diffère, mais seulement selon les époques ou les régions. Il y a des airs-types qui peuvent servir dans des opéras différents, que l’on combine et que l’on adapte pour chaque nouveau spectacle. Les musiciens sont au service des acteurs qu’ils doivent suivre : le plus difficile est d’accompagner les numéros de combat et d’acrobatie ! Les percussions sont très importantes et le jeu du maître-tambour coordonne tous ceux qui sont sur scène. 
      Scène de combat, troupe guoguang

À partir du XIXème siècle s’est constitué l’opéra de Pékin, plus rapide et plus spectaculaire, qui va devenir l’opéra national. Un des acteurs les plus connus d’opéra de Pékin, Mei Lanfang, avait fasciné Charlie Chaplin.



                                                           12mn22







Les instruments chinois


Le Guqin





L'opéra de Pékin

 
戲曲
 
 
Les opéras traditionnels chinois ont une longue histoire. Après des siècles d'évolution et de développement, il en existe maintenant plus de 360 au niveau local en Chine. Parmi eux, le plus influent et le plus célèbre: l'opéra de Beijing.
 
L'opéra de Beijing, qui a été appelé « l'opéra de Ping » ou encore « l'opéra national », a déjà 200 ans d'histoire.
L'interprétation de l'opéra de Beijing a d'ailleurs un style qui lui est propre. Les airs, les mélodies, les instruments, le maquillage ou encore l'art des visages peints se doivent tous d'être gracieux.
 
En règle générale, on peut répartir les personnages de l'opéra de Beijing en quatre genres : Sheng, Dan, Jing, Mo et Chou.

 

 
Sheng, ce sont les rôles masculins.
Dan, les féminins.
Jing, les rôles aux visages peints.
Mo, les rôles secondaires, des hommes âgés.
Et enfin Chou, ce sont les rôles comiques aux personnages francs et ouverts. Bref, ce sont les bouffons.
 


L'orchestre est composé des mêmes instruments vus précédemment auxquels s'ajoutent parfois des instruments occidentaux.


Le ballet tient une part importante dans l'opéra chinois. Chaque geste obéit à des règles strictes et porte un nom.
Les mouvements des yeux sont également fixés.

L'opéra chinois est donc un art total.

 

La musique chinoise et le pentatonisme

« La musique est le mouvement du cœur. La musique est la fleur de la vertu. Ciel et terre ensemble résonnent, voilà l’harmonie du ciel et de la terre. » (Confucius)
La musique chinoise est très ancienne:
  • Des témoignages archéologiques attestent du développement de la musique chinoise dès la dynastie Zhou (1122 à 256 avant J-C). 
  • La plupart des instruments chinois n'existent pas ailleurs. Ils sont aussi très nombreux (bien plus que nos chers instruments de l'orchestre!)
  • Mais comme partout ailleurs, on peut les classer dans les grandes familles d'instruments.
  • On trouve alors des instruments à cordes frottées, pincées, frappées, des instruments à vent de la famille des bois, des cuivres ainsi que toutes sortes de percussions.
Parmi les instruments traditionnels les plus utilisés dans la musique chinoise, on peut citer:
  • l'ERHU appelé également violon chinois

  • le PIPA appelé également luth en forme de poire chinois

  • le GUQIN (ou QIN) appelé également cithare chinois
  • le DI appelé également flûte traversière chinoise

  • le RUAN appelé également guitare-lune chinoise

  • le GONG 

 
La notation de la musique chinoise, se fait désormais à l'aide du jianpu, un système à chiffres.
Les mélodies perçues en Occident comme typiquement chinoises sont celles déclinées sur le mode pentatonique (regarde la petite vidéo).


La légende de Ling Lun

On raconte qu’en l’an 2697 avant notre ère, l’Empereur Huang Di envoya son ministre, Ling Lun, voué corps et âme à la musique, afin de trouver des tuyaux de bambou capables de restituer correctement les douze sons de la gamme.
C’est dans les montagnes situées à l’Ouest que Ling Lun trouva les bambous appropriés.
Il choisit un tronc particulièrement vigoureux et en coupa ses flûtes.
Lorsqu’il souffla dedans, il entendit un son grave, qui sonnait exactement comme le son le plus grave qu’il pouvait chanter lui-même.

Tandis qu’il était assis là avec ses flûtes, écoutant le murmure du ruisseau et le bruissement du vent dans les feuilles, deux Phœnix mythiques apparurent sur l’arbre proche de lui. Ces oiseaux ne se montrant aux hommes que lorsque des grands événements vont se passer, Ling Lun comprit que quelque chose de significatif allait se passer.
Le mâle chanta le premier.
Son premier son correspondait avec le son de la flûte de Ling Lun. Il chanta encore cinq sons, tandis que Ling Lun taillait rapidement cinq flûtes avec ces hauteurs de son.
Puis ce fut la femelle qui chanta six sons, pour lesquels Ling Lun tailla également des flûtes, afin de ne pas les oublier.
Quand finalement il ordonna les douze tuyaux en une gamme de son, il remarqua qu’il avait un système tonal de douze demi-tons correspondant à une série de quintes.

Il est écrit dans le livre des rites: “Trois est le chiffre symbolique du ciel, deux celui de la terre. C’est pourquoi le rapport de sons qui se comportent comme trois par rapport à deux, est aussi harmonieux que le rapport du ciel à la terre.”

D’après la légende, les sons produits par ces douze tuyaux constitue la base du système tonal chinois. Afin de fixer les sons pour toujours, l’empereur fit couler douze cloches de bronze correspondant exactement aux hauteurs de sons des flûtes de bambou ; dès ce moment, tous les instruments furent accordés d’après elles.
Il s’agit là, mondialement des plus anciennes indications au sujet d’un système tonal basé sur une tonique déterminée et des intervalles fixes entre les sons.


Pentatonique!!
Ce mot semble un peu compliqué, non?
Il vient du latin et veut dire : PENTA =5 et tons.
Une gamme composée de 5 tons (ou cinq notes...pour faire plus simple).

On retrouve cette racine grecque dans bien d'autres mots que tu pourrais connaître.
Pentagone, pentagramme, pentathlon, pentacordes etc... 

La musique traditionnelle chinoise utilise le plus souvent un gamme de cinq son: la gamme pentatonique.
La voici, avec le nom des notes en chinois.
C'est le fait d'utiliser cette gamme qui donne à cette musique ce caractère chinois facilement reconnaissable.